TENNIS MAGAZINE : Aout 95.



Par Yannic Cohennec

J'Y SUIS, J'Y RESTE!

Il y aura eu de tout cette année à Wimbledon. Une ramasseuse de balles presque assommée par un joueur, un champion quittant le court en plein match après quelques amabilités, et avant quelques accusations, une épouse vengeresse giflant un arbitre, un autre joueur séchant un double mixte pour aller faire un petit tour à la campagne...

Il y aura eu aussi, et surtout, du grand tennis avec un homme pour faire régner l'ordre : Pete Sampras, 23 ans, troisième joueur de l'histoire moderne de Wimbledon à s'imposer trois années de suite après les immortels Fred Perry et Bjorn Borg.

Sampras, vainqueur de Boris Becker 6-7, 6-2, 6-4, 6-2 en 2 h 28, n'a jamais été mis en danger au cours d'une finale ou il n'a pas eu à sauver la moindre balle de break. La perte du premier set, gagné par un Becker très solide, a même semblé avoir pour effet de le libérer totalement. A partir de cet instant, il est devenu irrésistible, alignant les aces (23 au total) aux bons moments, pendant que l'allemand accumulait les doubles fautes (15) en forcant sur sa mise en jeu. " Après la première manche, j'ai ressenti une certaine fatigue consécutive aux matchs difficiles que j'avais disputés. J'ai perdu une grande partie de ma puissance " a admis Boris, pas trop décu en apparence et ravi que le public lui ait demandé de faire un tour d'honneur après celui de Pete.

Pete Sampras, qui restait n°2 mondial, a gagné, mais sans jouer son meilleur tennis, sauf en finale. C'est dire la marge qu'il a sur les autres quand il est sur herbe.